jeudi 2 avril 2009

L'absence

L'absence est mon lot, une façon de vivre l'intermittence. J'en connais tous les états. J'ai le corps en creux, je rencontre le manque, celui que rien ne peut véritablement combler, sauf l'intensité vivante de sa présence, parfois, en coup de vent. Sa présence, parlons en, bien trop souvent rêvée, idéalisée, projection de la mienne, ma propre façon d'être à l'autre. Mais lui n'est pas moi. Étrangement j'ai toujours eu du mal à m'en faire une raison. Il était là, tout près de moi, inaccessible, je ne l'atteignais pas. Le tiroir aux émotions, restait fermé. Le pire , était sa présence absente, tout à côté de moi, sans y être, replié sur ses secrets. Quand pour éviter de me blesser, il détournait mes questions tout en feignant la distraction. Il était plus loin que moi quand il me refusait sa vérité, que lorsque je recevais de plein fouet, l'aveu de sa lassitude sur une histoire qui lui pesait.

Pour cet homme d'oublieuse mémoire, qui vit le présent comme si il était déjà engagé dans le futur, le passé meurt vite, à moins d'être figé dans une image glacée. Je suis une sensation révolue. Je suis l'absence.

Je l'observe s'éloigner prudemment, avec précaution et gentillesse. Je perçois parfois son impatience. Je ressens aussi son attirance. Ambivalence dans l'absence. En aucun cas, je ne veux réitérer l'histoire. Un peu bancals et de guingois, nous poursuivons nos routes, encore surplace. Nous anticipons sur une amitié possible, tout en ayant encore des sentiments que nous banalisons pour plus de crédibilité. Mais comment claquer la porte, quand nous nous portons encore beaucoup d'intérêt ?

5 commentaires:

  1. Pourquoi cette larme percluse
    Au matin de cette aube diffuse,

    pourquoi cette ombre d'absence
    au gisant de ce lit sans astre,

    pourquoi cette main désunie
    a ce corps dénudé,

    pourquoi ce sourire évanoui,
    à l'étendue de ce soleil ensanglanté,

    pourquoi dans cette nuit fragile,
    un requiem enfanté?

    Arann

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  2. L'absence n'est rien quand l'absent est toujours là...crois-moi...

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  3. J'y étais bien pourtant, face à la mer. Bises

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  4. Arann--> Peut être parce que j'oscille..

    Mots d'elle--> pas toujours... mais je saisis le genre d'absence dont tu parles...

    tout au bord--> je regarderai mieux demain.. :)

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