samedi 28 novembre 2009

ça, c'est fait !

J'étais confortablement installée dans ma petite vie d'avant. Rêveuse à souhait, j'oscillais entre travail, amis, famille et l'amant. Puis en sourdine veillait mon désir d'être infirmière. J'ai commencé à passer le concours à 25 ans. Puis à 26 et à 28. Je le réussissais, mais toujours sur liste d'attente. Attendre. Parfois dubitative, parfois ardemment. J'ai fait des bébés, j'ai fait semblant de me marier. J'ai rapidement divorcé. J'ai laissé grandir mes enfants. Plus très certaine d'avoir le courage. J'ai reçu des coups de pied au Q. Cause toujours, je rêve.
Mais enfin quoi ! Qu'est ce que tu attends ! Ben oui, je n'y crois plus vraiment. J'ai peur. Je vis. Je suis bien dans ma vie.
Bordel de m. ! Mais nous on y croit ! Qu'est ce que tu fais plantée là ! Je plante du rêve. Je le regarde pousser sans racine.
Et puis un jour, j'ai 40 ans. Mes plantations sont jolies, très décoratives. Je vais bien, tout va bien. J'ai aussi planter l'amant. Comme un vide, mais disponible. Je commence à écrire sur "un traceur de tout". Des cahiers éparpillés. Des histoires, des rêves.
En quatrième vitesse, j'envoie ma 6ème inscription au concours. Dernier jour, un acte presque manqué. Les mains dans les poches, j'y vais.
Mince, je suis reçue !
Tourbillon ! Fini le rêve, la vie paisible et désordonnée comme j'aime. Tout le monde sera bousculé autour de moi. Oui, je deviens un brin tendue (le mot est petit). En 1ère année, je rencontre un amoureux entre deux partiels. Tant bien que mal il est toujours là. Je souris. Il ne sait même pas que je suis, (que j'étais) une femme douce, calme et paisible.
Mais peut être que cette paix n'était que fuite, un vernis de surface ? Qui suis je aujourd'hui ? Je me sens transformée. Qu'ai je fais ? Relever un défi. Un défi personnel, mais aussi un défi partagé. Oui, je le partage avec mes enfants, ma Maman et ma soeur et bien sûr mes amis. J'ai l'impression d'avoir consolidé quelque chose de vital. Je me sens si heureuse aujourd'hui. Je les sens si fiers de moi ! "tain vé", j'en pleure ... Oupss, émotion ...
Je suis infirmière. Riche de mon expérience de 20 ans. Je ne suis pas hésitante une seule minute. Je ressens une sorte d'exaltation, une énergie stimulante. Comme si j'allais pouvoir exercer à ma juste valeur tout ce pour quoi je suis faite. C'est bête, j'ai toujours donné le meilleur de moi même, et je me suis toujours sentie reconnue pour cela. Mais là, ce n'est pas pareil. Là, c'est comme si j'en avais le droit, la légitimité.
J'ai envie de faire de grandes choses, j'ai la gnaque !

Je voudrais remercier plusieurs personnes qui me sont chères. Marie lou et Lucas, mes enfants qui m'ont soutenue presque gravement, investis et soucieux. C'est ma jolie Marie lou, qui la veille de mon D.E. m'a fait réviser mes démarches de soins avec un intérêt remarquable.
La palme revient à Krish, mon grand frère de coeur, qui s'est frappé pendant 3 ans toutes mes révisions de partiels. J'ai décidé de lui photocopier mon diplôme avec son nom à côté du mien.
Mais il y a aussi Emilie ma petite copine de classe, assises côte à côte pendant 3 ans, complices et solidaires pour tout.
Bien sûr mon Arf ! Alors lui, il n'a jamais craqué devant ma tension palpable au quotidien, m'a soutenue et encouragée toujours, il était là hier pour m'ouvrir ses bras sous le panneau d'affichage où je riais, pleurais tout mélangé.
Mais encore, mes amis, Laule (ma tendre amie), Isa (mon infirmière préférée), Nounie (ma chérie de toujours), Annick (mon amie retrouvée) Sylvie et Gil (mes espiègles et tornades amis), Rémi (mon copain de rue) et Michèle (l'instigatrice des coups de pied au Q) et d'autres... Mes amis virtuels presque tout aussi présents que ceux de la vraie vie...
Et enfin, Ma maman et ma soeurette Valérie. Toutes les deux, les piliers de ma vie. Des inséparables toutes les trois, liées par un amour inconditionnel, un amour de vie. Du vrai, de la richesse de coeur et d'esprit, un partage des savoirs, et des compétences, un trio soudé envers et contre tout. Je leur dois ma réussite et d'être celle que je suis...
Bon, qui d'autre ? Mon Hôpital quand même, qui m'a payée tout ce temps pour rester mon Q assis sur les bancs d'école... Certains des enseignants investis et encourageants... Et bien sûr, le nombre incalculable de professionnels de santé avec qui j'ai appris toute la technique et la théorie avec beaucoup de plaisir....
Bon, si j'ai oublié quelqu'un, vous le dîtes... J'ai la tête en fête.

lundi 23 novembre 2009

Qu'est ce qui pourrait bien me déranger aujourd'hui ?

Je suis paisiblement installée dans mon fauteuil en simili osier. Je réfléchis à ma prochaine pensée profonde. Dans mon idée, ce serait une pensée profonde sur le temps que met le temps à s'écouler. Ou plutôt, sur le temps qui tend à prendre le temps. Avec une interrogation accessoire, quel temps fait il ? Je trépigne immobile. Le temps met trop de temps. Je suis impatiente.

jeudi 19 novembre 2009

Argh !

Le ciel est d'automne avec un pâle rond jaune. Je parcours ma liste de blog un oeil sur l'écran, l'autre s'égarant sur le jardin. Le bras dans mon attelle, que puis je faire d'autre ?
Le lave-vaisselle tourne. Mon moral frôle le tapis. Celui ci (le tapis) est abandonné depuis quelques temps. L'aspirateur n'a pas bougé de place depuis, disons, non, je n'ose pas le dire.
Je ne dirai pas que je suis déprimée. Je suis déglinguée. J'ai terminé mes études en passant mon diplôme avec brio, mais je n'ai pas eu le temps de le réaliser. La pression constante durant ces trois ans et demi retombe, mais n'a pas su où se poser. Après mon stage aux Urgences et même après le dernier, celui en Psychiatrie, j'étais animée d'une joie qui fourmillait de projets, de défis à relever. Et me voilà le bras contre le corps, comme un bouclier. Un acte manqué ?
Huit jour en gériatrie au poste aide-soignant et je me suis blessée. Blessure d'égo ? Blessure dans la fissure ? Blessure qui aurait pu être évitée, si les personnes haut placées m'avaient écoutée, lorsque j'ai dit que mon épaule était fragile et que je n'étais pas apte à faire ces trois semaines au poste AS sur le secteur de gériatrie . Trois petites semaines "à risque" en attendant les résultats du D.E. J'avais proposé une alternative : Rester en psy où l'on ne fait pas de manutention de malade. Pas de réponse. Les jeux étaient faits.
Et là, je me sens diminuée, prise à défaut. A l'envers de tous mes projets. Un pion sur un jeu d'échec renversé. Les stratégies m'échappent, j'ai le discernement et les pensées qui partent en vrille.
Je ne sais pas ce qu'il va advenir de moi. En mettant mon "handicap" en avant pour me "protéger" je risque d'être mise un peu au rencard sur des postes inintéressants, genre les consultations ou je ne sais quoi.
C'est de la "castration" de motivation, de compétences reconnues sur d'autres secteurs.
Cet après midi, je vais tenter de remuer ciel et terre dans les bureaux des gens bien pensants (et surtout bien engoncés dans leur fauteuil capitonné) en gesticulant de mon bras gauche !

A suivre...

samedi 14 novembre 2009

La couleuvre a eu du mal à passer, mais le paon fait la roue.

Dans le genre "j'ai comme l'impression qu'on m'a tiré le tapis sous les pieds pendant que je marchais dessus"... Une mauvaise plaisanterie sans doute... Je suis ni tu /ni vous, depuis lundi dernier. Toute heureuse d'avoir passé mon D.E. dans de très bonnes conditions, avec la p'tite phrase de la fin qui dit : "vous pouvez rentrer tranquille chez vous, voire très tranquille"... Ouf !
Je n'ai pas eu beaucoup de temps pour savourer le plaisir. Quelques heures après, je recevais le coup de téléphone qui plombe ! Vous êtes attendue en gérontologie lundi matin à 8h !
Et me voilà depuis lundi sans statut, un espèce d'entre-deux dans l'attente des résultats du D.E. Ils n'ont pas trouvé mieux que de me ramener à la source. Ils se sont dit que j'avais peut être oublié, en trois ans et demi d'étude, comment faire une toilette ou un change... Non, non ! Je n'ai pas oublié ! Dure réalité ! Je n'ai rien contre les personnes âgées, loin de là. Mais j'ai fait 24 ans de soins de confort. Je me suis bousillée une épaule au passage (calcifiée et trois tendinites, non guéries, of course). Et j'avais envie d'être au front, aux urgences. Je n'ai pas repris mes études à 40 ans pour être à nouveau infirmière "de confort". J'enrage ! Je peste !
Bon, ça c'était les premiers jours. Je n'encaissais pas. Aujourd'hui, et bien, mon caractère bienveillant a repris le dessus. Où que je sois, quoi que je fasse, je le ferai bien. Pendant une année, (c'est le deal) je serai infirmière en gériatrie.
Tout n'est pas noir. Le centre est sur une colline avec un parc magnifique. La salle de repos donne sur une terrasse arborée et fleurie. la pause (bien méritée) devient presque idyllique. On peut communiquer avec les écureuils et les paons. On peut soliloquer paisiblement.
L'équipe est jeune et dynamique. Ils m'ont très bien accueillie. Le cadre s'est montré compréhensif et m'a encouragée. Je ne lui ai pas caché en arrivant ma terrible déception. Et puis hier, j'ai vu mon nom sur l'organigramme de Décembre (celui des infirmières). Enfin !!
Je n'ai pas encore les résultats, mais j'y crois !

mardi 3 novembre 2009