jeudi 29 avril 2010

Un vingt décembre

Par la fenêtre sur la rue, l'esprit pâle de l'aube entre. A sa vue, mon visage s'éclaire et les lampadaires ont l'air de mourir. Je monte le son de la musique. Est ce le froid qui la fait trembler ? La voix si pure s'enroue. Le son frise, crie et s'étire. Un archer qui grince, une corde qui casse.
Les dernières brumes blêmes s'échappent à la file, éteintes et désenlacées. Celles qui traînent, celles qui songent et celles qui regardent en arrière.
Le ciel coloré est plein d'écharpes en fuite, de chevelures et de bras nus. Je referme plus serrés les pans de mon peignoir. De la buée sur la vitre. J'appuie mon front, il se dessine. Le froid m'étreint. Je retarde le moment de partir. L'odeur du café me rappelle.