jeudi 17 décembre 2009

Les retrouvailles improbables [ la rencontre ] (2)

Il est convenu que Mathilda et le jeune homme se retrouvent au théâtre en compagnie d'une amie à elle. Le cadre est suffisamment neutre et laissera le temps à Mathilda d'observer "le personnage".
Elle lui demande de lui envoyer une photo pour pouvoir le reconnaître. La photo envoyée ne lui évoque rien. Un jeune homme ni beau ni laid. La photo n'est pas de bonne qualité, un contre-jour assombrit le visage. Bref, qu'importe. Il s'appelle Maxime.
Caroline s'avance vers le guichet pour prendre les billets. Mathilda attend Maxime devant l'entrée. Il arrive. Elle ne voit que son sourire. Un sourire à tomber par terre. Une émotion venue de nulle part l'envahit. Ce sourire et le regard aiguë-marine du jeune homme balaient ses dernières résistances. Son intuition, très fine habituellement ne lui raconte rien. Pas de voix off, aucun signe d'alerte. Seules ses émotions entrent en conflit. Ce bouleversement innommable n'était absolument pas prévu au programme. Mathilda est déstabilisée. Ce garçon l'émeut et l'attire instantanément, plus qu'il n'est raisonnable.
Tout le long de la pièce, Mathilda se bat pour éloigner le trouble envahissant que lui procure la présence de Maxime à ses côtés. Impossible de se concentrer sur le spectacle. Ils conviennent de se revoir le lendemain soir pour boire un thé, dans un endroit qu'elle aime beaucoup. Un café-brocante. Dans ce lieu, tout est à vendre. De la tasse dans laquelle on boit, jusqu'au fauteuil dans lequel on est confortablement installé. Le décor est pittoresque et varié, tous les styles mélangés.
Elle choisit un canapé rouge foncé aux armatures dorées. Une lampe art déco diffuse une lumière douce, et particulièrement enchanteresse. Elle a l'impression d'entrer dans un roman au beau milieu de l'histoire. Pour autant, elle ne se rappelle pas le début. Mais instinctivement elle n'est pas perdue. Elle le connaît, le reconnaît déjà dans ses gestes, dans l'attitude, dans sa façon étrange de la regarder. Elle se noie en toute confiance dans son regard couleur d'eau. Elle fond dans son sourire. La discussion est fluide, l'ambiance chaleureuse. L'attirance plane délicieusement tout autour d'eux, sans geste évocateur. Peut être une similitude dans la posture, ils se penchent et se rapprochent en même temps, par moment.
Il est tard, le café va fermer. Il la raccompagne à sa voiture, garée à deux rues de là. En ce début Mars, le froid est encore piquant. Elle frissonne. Naturellement, il la prend par les épaules, et accorde son pas au sien.
Ils se quittent le regard troublé. Leurs mains se serrent, leurs bouches tremblent, ils ne s'embrassent pas.

à suivre...

7 commentaires:

  1. Belle rencontre...Ca va coller entre eux. Belle écriture, hâte de la suite Colombine !
    Besossssssss
    Jack

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  2. Ah bein moi aussi j'ai hâte de lire la suite !

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  3. C'est très très tendu comme écriture, j'ai avalé ça d'une traite. C'est vraiment réussi... Du coup, le hic, c'est que je suis intéressé là, je deviens nécessairement plus exigeant :)

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  4. Jack--> Merci.. C'est pas gagné.. :)
    Bises M. d'à côté.. :)

    Dame Sco'--> Je fais au plus vite.. :) Mais j'ai un nouveau travail, des mômes, un chéri, les mômes de mon chéri, un coloc, des cadeaux de Noël, le sapin... 'fin, tu vois... :)

    Dorham--> Une écriture tendue, voilà autr'chose .. Alors ça alors... Tendue comme un chouchou, un élastique, un arc.. ? :)
    Intéressé.. Tant mieux.. car cette histoire là, elle trotte dans ma tête depuis qqs années déjà, je ne savais pas par quel bout la prendre...

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  5. Argh ! La suite !
    :-))

    Belle rencontre, mais qu'est ce que ça devient ensuite…

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  6. M. poireau vous êtes trop pressé, revenez demain, ça continue.. :)

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  7. sortant d'une nuit ,et marchant dans les rues insensibles au froid ; on aimerai etre retenue dans les bras de celui là (pour toi )

    ou de celle-là, (pour moi ) ;o)

    bon week ...

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